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OFFRE : Assistant(e) de recherche

Offre de poste d’Assistant.e de recherche; Capitalisation sur les pratiques de cultures fourragères sur les Hautes-Terres
de Madagascar

Contexte et problématiques

Quatrième pays le plus pauvre du monde (PNUD, 2018), Madagascar est aussi l’un des plus vulnérables au changement climatique. Par ailleurs et malgré la richesse de ses écosystèmes, on constate de nombreuses dégradations anthropiques comme les pratiques agricoles non durables et la déforestation (usage majoritaire du bois de feu et du charbon pour couvrir les besoins domestiques). Ces pratiques contribuent à la régression des forêts primaires, à la perte de biodiversité, à la dégradation des sols ou encore aux dysfonctionnements hydrologiques. Entre 2005 et 2011 le capital naturel du pays a ainsi perdu 26% de sa valeur avec une chute de 33% du potentiel de terres agricoles, de 31% des pâturages et de 42% de la valeur forestière non-ligneuse (Banque Mondiale, 2015).

Cette situation est préoccupante du fait de l’importance de l'agriculture malgache (Instat, 2021).Principalement composé de petites exploitations agricoles familiales (EAF), le secteur agricole est largement tourné vers les cultures vivrières qui assurent la base de l’alimentation du pays. Or, avec une productivité et des services techniques limités, ce secteur fait face à des contraintes diverses : densité de population, insécurité, fertilité des terres, disponibilité du foncier, accès aux bas-fonds, etc. Ces difficultés iront croissantes au vu des projections démographiques et climatiques qui prévoient d’ici 2050 une diminution des précipitations (-2% à -13%), une hausse des températures (+1,3°C à +1,6°C) et des cyclones plus fréquents et intensifs.

Dans ce contexte, l’ambition du projet DINAAMICC (2022-2025)1 est de contribuer à la résilience des exploitations agricoles familiale (EAF) dans les Hautes-Terres (HT). Le projet vise à éprouver l’intérêt, en termes de viabilité/durabilité des EAF, de pratiques agro-écologiques innovantes touchant à différentes composantes techniques de l’agriculture : cultures pluviales et inondées, élevage, pisciculture, agroforesterie, etc. En favorisant la diversification de la production, l’objectif est d’augmenter les revenus d’origine agricole et la sécurité alimentaire face aux contraintes biotiques et abiotiques, mais il faut s’assurer de la faisabilité des pratiques et de la durabilité qu’elles apportent aux EAF. 

Sur les Hautes-Terres de Madagascar, la filière laitière connait une croissance régulière en dépit de crises récurrentes liées aux contextes politique (crise de 2009) ou plus récemment sanitaire (pandémie Covid19 en 2020 et 2021). Ainsi, selon Bélières et Lançon (2020), le lait produit dans les 3 principales régions productrices de Madagascar aurait triplé entre 2004/05 (27,6 millions de litres) et 2018 (81,0 millions de litre). Toujours selon ces auteurs, cette augmentation provient de l’augmentation du nombre d’exploitations agricoles (EA) productrices de lait (avec un quasi doublement) et de la production moyenne par VL. Sur les Hautes-Terres de Madagascar, la filière laitière connait une croissance régulière en dépit decrises récurrentes liées aux contextes politique (crise de 2009) ou plus récemment sanitaire (pandémieCovid19 en 2020 et 2021). Ainsi, selon Bélières et Lançon (2020), le lait produit dans les 3 principalesrégions productrices de Madagascar aurait triplé entre 2004/05 (27,6 millions de litres) et 2018 (81,0millions de litre). Toujours selon ces auteurs, cette augmentation provient de l’augmentation dunombre d’exploitations agricoles (EA) productrices de lait (avec un quasi doublement) et de laproduction moyenne par VL.

L’augmentation de la production moyenne par VL est la résultante directe de nombreux de projets de Recherche et Développement qui ont ciblé la filière laitière ces 20 dernières années. Parmi ceux-ci, on peut citer par exemple plus récemment les projets ASA-Lait (Amélioration du Système d’Approvisionnement en Lait autour de la ville d’Antananarivo, 2015-2019), CASEF (Croissance Agricole et Sécurisation Foncière, 2017-2021), AfricaMilk (Sustainable intensification of dairy farming systems and promotion of inclusive milk collection systems, 2019-2022).

La faiblesse de la consommation locale (entre 5 et 20 litres par habitant par an selon les sources) laisse entrevoir un potentiel de développement important. Les EA familiales (EAF) des Hautes-Terres offrent un réel potentiel pour satisfaire cette demande croissante. Les leçons tirées de l’expérience des nombreux travaux et projets précédents ont mis en lumière un certain nombre de leviers et de contraintes à lever pour favoriser le développement du secteur (Raharimalala, 2005 ; Duba, 2010 ; Randrianjohary et al., 2015 ; Andrianarisoa et al., 2016 ; Penot et al., 2016 ; Droy et Rasolofo, 2018 ; Mobeche, 2018 ; Bélières et Lançon, 2020 ; Vigne et al., 2020 ; Vigne et al., 2021). Parmi ces leviers, le développement de systèmes d’alimentation basé sur les cultures fourragères et répondant notamment aux contraintes de réduction des espaces de parcours est majeur.

Dans les projets cités précédemment, de nombreux systèmes de cultures fourragers annuels et pérennes, à base de graminées ou légumineuses, parfois en association, ont été promus. Par exemple, le Guide sur l’affouragement des vaches laitières (Rasamizafimanantsoa, 2008) propose 15 espèces fourragères pour l’alimentation des animaux laitiers. Pourtant, les études récentes (Andriamihaja et al., 2021) montrent que seulement quelques espèces concentrent aujourd’hui la quasi-totalité des surfaces cultivées en fourrages : l’Avoine et le Ray Grass en culture annuelle et le Penissetum, voire dans une moindre mesure le Bracchiaria, en culture pérenne. Or, il n’existe pas d’étude actuellement qui ait recensé l’ensemble des espèces et systèmes fourragers proposés, et encore moins qui est tenté de produire des informations sur les raisons de l’adoption ou de la nonadoption de certains d’entre eux. Par ailleurs, les arbustes fourragers, bien que moins abordés, ont aussi parfois été étudiés. Or, à notre connaissance ceux-ci sont peu présents dans les exploitations et lorsqu’on les retrouve, ils s’insèrent dans des systèmes de culture complexes nécessitant des charges de travail élevées.

Objectifs du poste et approche proposée

Ce poste vise donc à diagnostiquer les conditions d’adoption ou de non-adoptions de systèmes fourragers diversifiés (graminées et légumineuses, herbacées ou arbustives, de plein champ ou en bord de champ) dans les exploitations agricoles familiales des Hautes-Terres.

Pour y parvenir, il s’agira de :

  • Lister le plus exhaustivement possible les initiatives d’expérimentation et d’introduction de systèmes fourragers diversifiés depuis plus d’une vingtaine d’années via la bibliographie et la rencontre de personnes ressources travaillant ou ayant travaillé dans des institutions de recherche et développement (Cirad, Fifamanor, MDB, Fofifa, GSDM, etc.).
  • Elaborer une liste conséquente de paysans ayant été la cible de la diffusion de systèmes fourragers et mener des enquêtes sur les raisons du maintien ou de l’abandon de ceux-ci.
  • Mener une traque à l’innovation des systèmes fourragers innovants, y compris ceux impliquant des arbustes fourragers, et décrire le fonctionnement technique de ces systèmes (apports d’intrants, travail, valorisation, etc.).
  • Mettre en discussions l’ensemble des informations récoltées lors de focus-groups impliquant différents acteurs (éleveurs, techniciens, chercheurs, etc.).

 Durée et lieu du contrat

L’assistant de recherche sera positionné dans les locaux du dP SPAD à Antsirabe pour une durée de 1 an, renouvelable 1 an. La prise de poste sera effective au 1er janvier 2024.

Profil souhaité

  • Diplôme d’ingénieur, de Master 2 ou Doctorat en productions animales ;
  • Intérêt pour le travail de terrain et les échanges avec les agriculteurs ;
  • Maitrise parfaite de la langue malgache et bonne maitrise de la langue française ;
  • Bonne capacité de rédaction ;
  • Une expérience passée en animation d’ateliers avec des acteurs serait un atout.

Encadrement

Encadrant principal : VIGNE Mathieu (Cirad UMR Selmet)

Co-encadrant : RAKOTOMALALA Lovaniaina (Fifamanor)

Conditions contractuelles et financières

L’indemnités mensuelle s’élève à 1 360 000 MGA. Un contrat de prestataire de service sera établi selon loi malgache. L’ensemble des frais de fonctionnement (missions de terrain, organisation d’atelier, etc.) seront pris en charge sur le budget du projet Dinaamicc.

Candidature

Pour faire acte de candidature, un CV et une lettre de motivation doivent être envoyés par mail au plus tard le 31/11/2023 à Mr VIGNE Mathieu (mathieu.vigne@cirad.fr), copie à M. RAKOTOMALALA

Lova (lovaelisee@gmail.com).

Publiée : 03/11/2023